« L'archéologie expérimentale tente, non pas de reproduire une hypothétique vérité historique, mais de constituer une tentative d'approche des caractéristiques générales d'un phénomène. […]
L'archéologie expérimentale peut tout aussi bien désigner une reconstitution spectaculaire ouverte au public qu'une expérience très pointue permettant d'étudier un phénomène au microscope.
Elle permet autant de répondre à des questions et vérifier les schémas théoriques […] qu'à orienter les futures recherches vers des domaines où rien n'est encore à l'heure actuelle évident. […]
Elle peut être une mise en scène statique, un tableau reconstituant un moment, un geste ou une posture d'une époque déterminée. C'est figé.
Elle peut être une reconstitution que l'on va voir évoluer naturellement ou sous l'influence d'une action anthropique. […]
Elle peut être une démonstration, le geste se produit sous les yeux de spectateurs qui bénéficient d'une explication par le technicien. Souvent c'est alors un vecteur d'animation avec un programme de présentation au public de techniques pour les touristes et les scolaires. […]
Tout ceci se fait à partir de fouilles, d'observations ethnographiques, d'études d'archives ou d'iconographies. On ne superpose jamais un site réel et un espace de reconstitution qui garde toujours un aspect hypothétique. On peut appliquer l'archéologie expérimentale à toutes les périodes et à tous les domaines (une poterie, une recette, un type de bâtiment... ). »
Maud Le Clainche, responsable d’exploitation du Village de l’An Mil